L’auteur de ce récit partage son apprentissage du sango, langue des piroguiers du fleuve Ubangi au cœur de l’Afrique, soit Beafrika en sango ou Centrafrique en français.
Connaître son parcours m’a permis de m’autoriser à choisir d’apprendre le swahili, langue d’Afrique de l’est. Par simple curiosité, je me suis plongée dans une nouvelle langue, émerveillée de voir se dessiner une façon de voir le monde étrangère. Et comme l’auteur qui réactive ses réflexions via le sango sur sa langue maternelle, le grec, et d’adoption, le français, le swahili réactive tous mes questionnements sur les langues.
Vassili Alexakis choisit de passer par un dictionnaire et une méthode, je choisis un cours du soir à l’INALCO. J’ai de la chance car le swahili est une langue bien documentée, beaucoup écrite, accompagnée dans son évolution par un institut qui édite un dictionnaire et enseignée à l’école depuis 2015, ce qui est historique en Afrique. En effet les langues africaines ont beaucoup souffert de la colonisation et souvent on parle français ou anglais dans les écoles en Afrique.
L’auteur y voit une similitude avec le démotique (δημοτική), langue populaire grecque admise comme officielle depuis 1976 seulement, et le katharévousa (καθαρεύουσα), langue des élites née d’une volonté au XVIIIème de revenir au grec antique en remplaçant tous les termes étrangers par des termes 100% grecs. La première n’avait pas le droit de cité (expression ô combien appropriée), tout comme le sango. Certains grands parents français pourront conter les mêmes histoires concernant leurs langues régionales.
Et pour ceux qui veulent entendre du sango, voici le lien vers une vidéo éducative (pas facile de trouver du contenu audio en sango) :
https://www.youtube.com/watch?v=zikL4_0kmHc
Voilà où trouver ce livre :https://www.lalibrairie.com/livres/les-mots-etrangers_0-185422_9782070428007.html?ctx=155ddc110e20130621582c804a31df5e