Passer de collages taillés du A5 au A3, à de très grands formats nécessite de changer pas uniquement d’échelle, mais d’état d’esprit, de temporalité, tout en conservant un même style.
La page blanche s’étale, immense sur la table. Il n’y a presque plus de place pour les images à découper, la matière première. A force de prélever dans le fatras de couleurs et de formes à disposition, les images prennent place. Elles ont la même taille que les images utilisées pour du A4, mais cette fois-ci il s’agit de couvrir un A0. Beaucoup plus d’images vont donc devoir se parler entre elles.
Pour garder une vision d’ensemble, il faut se percher sur une chaise et prendre de la hauteur de temps en temps. Impossible de composer une nouvelle image de 75 par 110 centimètres en une journée. Comme en cuisine parfois, il s’agit de laisser reposer, de regarder le travail en cours du coin de l’œil, en passant, sans s’attarder sur les détails. Et d’y revenir le lendemain. Le tout peut prendre jusqu’à une semaine.
Voici pour conclure les ingrédients nécessaires à un très grand format :
- une grosse réserve d’images pour la matière première,
- une très grande table pour l’échelle,
- une chaise pour la hauteur,
- du temps pour le recul,
- des ciseaux, de la colle bâton, un cutter et une planche à découper pour la mise en œuvre.
