La joie du ton

Morceaux choisis dans le livre Un anthropologue en déroute de Nigel Barley, anthropologue et conservateur au British Museum qui décrit avec humour son étude de terrain en pays Dowayo, dans les montagnes du Cameroun.

« Les Dowayo ne peuvent pas mesurer les difficultés rencontrées par un Européen qui apprend leur langue, tonale : le ton, aigu ou grave, sur lequel un mot est prononcé en change le sens. De nombreuses langues africaines ont deux tons ; les Dowayo s’en offrent quatre. Passer d’un registre élevé à un registre bas ne représente pas de diffilcutés, mais entre les deux il peut se passer pas mal de choses. Pour tout arranger, ils combinent les tons pour donner des ports de voix. Un ton peut aussi subir l’influence de ceux qui affectent les mots voisins. A cela s’ajoutent les problèmes de dialectes. En certains endroits les Dowayo fondent plusieurs tons ensemble, tout comme ils utilisent un vocabulaire et un syntaxe propres. Au début, étant donné l’importance des rapports entre les tons, je trouvai particulièrement difficile de parler à une femme à la voix haut perchée puis à un homme dont les tons élevés étaient au même niveau que les tons bas de la femme. » Face aux difficultés de l’anthropologue, les Dowayo sont incrédules : « Mais pourquoi n’arrive-t-il pas à parler notre langue ? Ça fait deux semaines qu’il est là ! »

Ainsi si l’on écoutait les Dowayo, les stages linguistiques au collège en Angleterre devraient largement nous suffire à maitriser toutes les inflexions de la langue anglaise !

Une question pour moi demeure sur ces histoires de ton : avec ces inflexions obligatoires pour la bonne compréhension mutuelle, comment s’exprime le « ton », la manière de parler qui révèle l’intention ? J’aimerai être locutrice de ces langues pour mieux appréhender la différence et ainsi entendre leur cinéma, leur théâtre ou leur musique. Si des locuteurs de langues à tons lisent ces lignes, je lirais avec intérêt vos commentaires !

Bonus :

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