Les grands noms de la technologie

Je propose dans cet article un passage en revue complètement subjectif des noms d’acteurs du secteur de la technologie ou « tech », à la recherche d’une polysémie probablement non intentionnelle de la part des acteurs qui ont donné le nom à leurs structures.

  • Station F fait référence à la Halle Freyssinet, gare qui préexista au « campus de startups » voulu par Xavier Niel. Mais si le nom fait volontiers référence à la gare, station en anglais, je préfère penser à la halte que fait le train en gare ou le métro en station. La jeune pousse, startup en anglais, ne fait que marquer l’arrêt, elle fait un passage à Station F, avant d’aller autre part, dans ses propres bureaux quand elle sera prête.
  • WeWork ou nous travaillons. Mais le verbe work en anglais recouvre un sens plus large que travailler en français. It works, ça fonctionne, ça marche, comme si WeWork voulait rassurer son futur client ou partenaire dès le pas de la porte, chez nous, ça marche.
  • Réseau entreprendre est une structure qui fait le choix du français, ringard ou engagé, c’est selon les positionnements idéologiques. Le réseau renvoie aux liens humains et non juste à la tech, même si les réseaux peuvent aussi être composés de câbles sous-marins ou de neurones. Le verbe entreprendre nous rappelle l’audace qu’il y a à se lancer, à oser, à tenter.
  • Y Combinator joue sur le Y qui peut s’entendre why, « pourquoi » en anglais. On peut penser à la Génération Y. Mais si on pousse un peu plus loin (voire beaucoup trop loin), le Y est aussi le marqueur chromosomique. Trop d’hommes dans la Sillicon Valley ? Ou trop peu de XX ? Et le néologisme combinator crée des mélanges, des associations, il combine des gens, des idées et des moyens pour faire émerger les géants tech de demain. Et en poussant à nouveau, le combinateur peut être un générateur de combines, de bons tuyaux.
  • French Tech Central est vite compréhensible pour le public visé, l’oreille étrangère, qui mettra ainsi la France sur la carte de la tech mondiale, un outil de soft power. Central renvoie à l’organisation centralisée autour de la capitale, si French, mais aussi à Grand Centrale, la gare si fréquentée de New york.

Cet échantillon ne se veut pas exhaustif et je serais ravie que vous me suggériez vos propres associations d’idées. Elles sont nécessairement suggestives, même si elles ne coïncident pas toujours avec ce que les communicants souhaiteraient.

Bonus :

One Comment

  1. Valerie Colomb

    Que dire du terme « Smart » qui qualifie : la ville, une démarche, un immeuble, une technologie, un objet etc… voire un citoyen. Avec des traductions curieuses comme, par exemple, le « citoyen intelligent » qui habite la Smart City, (expression vue dans la presse institutionnelle locale).
    Tous ces termes marquent bien la recherche de solutions « hight tech » qui infusent nos politiques publiques pour tenter de répondre aux enjeux du dérèglement climatique … chemin plus que controversé.
    Quid de la low tech ?
    et
    Quid des termes français pour penser l’innovation ?

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