Pastoureau – les mots des couleurs

Le petit livre d’entretiens avec Michel Pastoureau permet de plonger rapidement dans chaque couleur et de voir comment ces mots quotidiens sont les résultantes de constructions sociales en éternelle reconfiguration, des constructions sociales elles-mêmes liées à la technique permettant leur création. Je l’ai relu pour les besoins de ce billet et il y a tant d’anecdotes géniales que je ne saurais laquelle choisir ! Je vous laisse donc le lire.

Je fais un détour par une langue d’Afrique de l’Est qui marque clairement l’origine des couleurs. En swahili, seules 3 couleurs sont des adjectifs (qui de ce fait s’accordent) : rouge -ekundu, noir -eusi et blanc -eupe. Michel Pastoureau rappelle que dans l’Antiquité les 3 couleurs structurantes étaient le blanc pour présenter l’incolore, le noir lié au sale et le rouge marquant la couleur. Y aurait-il un lien ?

Le reste des couleurs en Swahili se fabriquent à partir d’un élément de l’environnement :
– couleur du curcuma, rangi ya manjano, donc jaune
– couleur des arbres ou des feuilles, rangi ya manjani/kijani,donc vert
– couleur d’un fruit semblable à la prune, rangi ya zambarau,donc violet
– couleur de l’eau des petits pois, rangi ya maji ya kunde,donc marron
– couleur des cendres, rangi ya majivu, donc gris
Certaines couleurs sont proches du français, par exemple rose se dit couleur de la rose rangi ya waridi ou orange est de façon similaire la couleur de l’orange rangi ya machungwa. 

Vous pouvez trouver ce livre dans les librairies suivantes :
https://www.librairiesindependantes.com/product/9782757841532/


Bonus :

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