Vers quel futur tendre alors que nous sommes pris en tenaille entre des récits sur l’effondrement à venir ou techno-centrés hérités du siècle passé ? Cette série de collages « fait main » tente de proposer un imaginaire pour un monde entre deux, en transition, pour mettre des images sur un avenir flou et en recomposition.
Mon exploration autour de la figure classique du paysage vise à le décomposer, le déstructurer et le recomposer pour interroger le monde moderne. Ci-contre des symboles architecturaux iconiques de cultures différentes viennent se télescoper et recréer de nouveaux bâtiments composites. Au cœur de la nature époustouflante des canyons du Far West sont échouées des statues européennes (ci-dessus). Un morceau de carte de l’Espagne vient compléter la côté italienne qui voit surgir de ses eaux une baleine qui emplit le ciel d’un bleu profond (ci-dessous).
Le dérèglement à l’œuvre est par exemple illustré par l’irruption de palmiers au milieu de plaines verdoyantes ou de toits enneigés et par le choc des contrastes de couleurs, chaudes et froides, et des nuances de gris (ci-dessous).
Les cultures asiatiques pensent et désignent le paysage par juxtaposition des contraires et des complémentaires, la mer pour l’eau et le bas, et la montagne pour la terre et le haut. Dans cette veine je recompose des côtes méditerranéennes où roche et mer se tutoient. Une vague est en suspend au-dessus d’une camionnette. La carte postale est détournée.
Loin de la démonstration sur les dérèglements climatiques en cours, cette série cherche à interroger le spectateur en le faisant entrer dans un univers onirique via la poésie de la composition des images. Ainsi le ciel inversé n’est plus si bleu et dégagé, l’eau et la nature reprennent place au cœur d’un édifice gothique, une main sortie du désert aride propose une fleur ou une girafe au cœur du désert lèche le ciel à la recherche de gouttes d’eau (ci-dessous). Autant de supports à la rêverie.