[Mis à jour le 17/02/2020]
Dès qu’on traverse une frontière, on devient l’étranger. Notre altérité joue alors a cache cache au gré de notre accent.
En vivant hors de France mon réflexe était de le gommer afin de ne pas être labellisée d’entrée. Je partage donc la joie de la dessinatrice Clémentine (dessin ci-dessous) dès qu’on me demande si je suis américaine ou anglaise. De même naturellement j’ai adopté le « r » des Belges en les côtoyant, tout en craignant qu’ils ne pensent que je me moque.
Mon professeur de linguistique espagnol à UBC nous disait qu’outre la capacité / plasticité du cerveau, un facteur émotionnel pouvait empêcher l’acquisition de l’accent local pour des personnes ayant changé de pays il y a plus de 20 ans. Cela m’a fait penser à un ami de père américain et de mère anglaise, qui à New York adoptait l’anglais et à Londres l’américain, comme pour marquer sa différence, son identité résident dans cette originalité.
Hannah Arrendt avait aussi conservé son accent allemand lorsqu’elle parlait anglais, même après avoir passé des années aux Etats-Unis, sa langue allemande, sa langue maternelle était le lien qui demeurait avec son pays d’origine.
Et puis que dire des Français qui justifient trop facilement leur accent so French par les compliments reçus par le sexe opposé. Qu’est-ce que cela révèle-t-il vraiment ?
J’ai failli lire cet article sur mon iPhône.