2 langues sur 2 continents différents qui ont en commun de nombreux emprunts à l’arabe et des mots qui s’agglutinent, j’ai nommé le turc et le swahili. Ces langues « collent ensemble » des petits bouts de sens qui peuvent se recomposer à l’infini et à l’envie.
En swahili on ajoute à la racine des noms un préfixe, m-tu (personne), et on accorde le préfixe de l’adjectif, mtu mrefu (la grande personne) et on accorde le préfixe du verbe au sujet, mtu mrefu a-na-tembea (la grande personne se promène) en y ajoutant au milieu (na) un préfixe pour le temps. Mais il y a également des préfixes pour dire la réciprocité, pour signaler le passif… bref, tout est géré en swahili par des prefixes avant la racine des mots. Si bien qu’il faut être bien sûr de savoir où l’on va dès le début du mot.
Le turc ajoute des suffixes à la fin des mots, nous laissant ainsi le temps de chercher les légos éparpillés dans notre tête avant de nous prononcer. Ainsi pour dire « je suis à la poste », soit postanedeyim, on commence par la poste posta puis on ajoute la notion de lieu avec le suffixe de et enfin le sujet im précédé d’un y pour respecter les règles de d’ortographe et de prononciation.
Apprendre une langue agglutinante revient à un perpétuel jeu de devinettes. On infère le sens à partir des petits blocs que l’on reconnaît ou croit reconnaître, car bien entendu le jeu va en se complexifiant. Apprendre une langue devrait être de l’ordre du jeu et non de la mémorisation de liste de verbes irréguliers ou de tableaux de déclinaison.
PS : dans le prochain épisode, un article à venir sur le livre de Daniel Tammet, Chaque mot est un oiseau à qui l’on apprend à chanter