« Naturally misplaced » pourrait se traduire par « Naturellement égaré ou mal placé ».
En disant que le corps n’était que le vecteur de l’âme, Descartes a donné naissance à toute la pensée occidentale. Le corps n’était plus qu’un outil pour l’esprit, de la même façon que la nature devenait un outil pour l’humanité. La culture, dans son acception la plus large, la façon de vivre des gens, est aujourd’hui distincte de la nature. Cette dichotomie artificiellement créée par les humains tend à se résoudre dans ces collages où l’humanité fait des apparitions dans des paysages naturels et des animaux et plantes viennent perturber les constructions humaines. Des éléments du vivant et des symboles de la culture se composent de façon inattendue dans des situations inspirées du mouvement surréaliste, surmontant cette distinction construite. Je souligne l’absurdité de notre actuelle déconnexion en déplaçant des artefacts humains dans le monde du vivant pour surprendre leurs créateurs humains.
Le collage permet de couper statues, bâtiments, routes hors d’éphémères magazines et de les coller dans des déserts, des océans et des montagnes venus de beaux livres de photos. La fragilité du medium artistique, le papier, résonne avec l’équilibre aujourd’hui instable de notre planète. Je déforme la réalité en jouant avec la perspective, l’orientation ou l’échelle des images, à la recherche d’une harmonie renouvelée avec la nature. Cette harmonie nait de l’assemblage d’images a priori déconnectées entre elles par la magie de la sérendipité.